Projection à la Commune Libre d’Aligre-Paris(75)-21/12/11


 

Le 21 décembre dernier a eu lieu à la Commune Libre d’Aligre notre première soirée Cinéma Voyageur parisienne!

Le lieu était déjà on ne peut plus approprié pour cette soirée dédiée aux licences libres. La Commune Libre d’Aligre est un lieu associatif entièrement géré par des bénévoles qui propose des activités et soirées en tout genre pourvu que tout le monde mette la main à la pâte pour les faire.

C’est donc dans ce lieu que nous avons organisé notre soirée Licences Libres dans le cadre, mais à l’encontre, du très médiatisé « Jour le plus court » du CNC (voir article précédent expliquant notre position).

Les festivités ont commencé à 18h (enfin 18h30 le temps de laisser le temps à tous d’arriver…) avec les projections (Expulsion à Marignane de F.Pourchi, Presque de J.Paris et Carnets de rêves de B.Gourden).Ce fût étrange pour nous de retrouver les sensations de la tournée à Paris et en intérieure. Mais quel plaisir tout de même de retrouver ces sensations, les discussions avec le public, les rencontres.

La fin des projections et discussions sur les films s’est naturellement dirigée vers un débat/discussion sur les licences libres. L’occasion pour plusieurs personnes présentes dans la salle (qui s’est entièrement remplie au fur et à mesure) de les découvrir, d’échanger leurs expériences, de poser leurs questions et réfléchir ensemble sur de nouvelles possibilités.

Ensuite place à un buffet conviviale permettant à tous de se rassasier autour de discussions plus informelles avant de passer aux Ciné-concerts.

Deux ciné-concerts ont été présenté (une version de Vivre Vivre Vivre de J.Tortora et Le Voyage dans la lune de Mélies) et dirigés grâce à la technique du Sound-painting qui permet à la formation de musicien d’improviser la musique en live sous la direction d’un chef d’orchestre un peu particuliers. La formation de ce soir là était donc composé d’un clavier, d’une batterie, un trombone, une clarinette, un sax et une basse. Vous trouverez ci-dessous un petit mot écrit par Caroline Adler (auteur des photos également) qui a été charmée par la soirée.

 

Alors merci à tous d’être venu partager ce bon moment de cinéma autour des licences libres. Merci aux réalisateurs et musiciens présents. Merci à la Commune Libre d’Aligre de nous avoir accueilli. Cette première soirée parisienne n’est que le début! A bientôt!

 

 » Quand le sound painting rencontre le cinéma : un ballet entre les images et la musique.

Ca commence par un cours de sound painting.

Les musiciens s’assoient face au « peintre sonore ». Certains se connaissent, d’autres non. Ils ont vu les films sans leurs bandes sons d’origine. Ils n’ont pas répété.

Au milieu, entre le peintre et ses « pinceaux », il y a le support : l’écran et les images des films que vont venir habiller la peinture sonore.

 

Le peintre prépare ses couleurs. Démonstration, explication ; les gestes, et leurs significations. Le cours se fait en accéléré. C’est beaucoup d’informations d’un coup. Nous sommes sages. Nous regardons, nous essayons de retenir tout ces « mots », en si peu de temps… Heureusement : nous ne sommes que le public ! Nous n’avons qu’à ouvrir grands nos yeux et nos oreilles !

Les lumières s’éteignent. Le film commence : Vivre, vivre, vivre.

Les sont jaillissent. Le peintre s’agite, les notes fusent, enflent, se suspendent… et reprennent de plus belle. La musique danse sur les images.

Le réalisateur est là. Le film est le sien, et en même temps un autre… Certaines scènes parlées manquent. Le montage a varié… et la bande son, si importante dans un film, n’est plus la même.

Ses images ont rencontré les musiques des « pinceaux », le peintre les a accordées.

 

Les lumières se rallument. On est dans les temps, à commencer par celui d’une courte pause. Les regards se tournent vers le réalisateur. Il a aimé.

Ouf !

 

*** Entracte ***

 

Deuxième film, plus connu, conçu muet, montage inchangé : Le Voyage dans la lune de Georges Méliès. Du grand art. Reconnu. Encensé. Un classique parmi les classiques.

Cependant, ça reste un film de divertissement : la preuve par le son !

Le peintre lâche la bride à la créativité. Les rires, cris, sons, couacs, fusent, tempêtent… et viennent réveiller l’esprit d’aventure de ce film tant vu et revu. Il reprend de la vigueur. L’à priori« guindé » et « poussiéreux » du « vieux film » disparaît dans le rire et les exclamations facétieuses des musiciens. Ils se prennent au jeu, et nous avec eux. On rit. Ca fait du bien Nous refaisons le voyage sur la Lune, nous vibrons de concert.

Les images cessent, et les sons, emportés dans cet élan créatif, continuent encore un peu… la joie se transmet… nous n’avons pas envie que ça s’arrête. Nous, je. Je n’ai pas envie que ça s’arrête. C’est très amusant de redécouvrir Méliès.

 

Deux films, deux rapports aux images.

Dans le premier cas, j’ai envie de foncer voir l’original, pour voir les différences, tester les sensations… profiter de cette étrangeté que l’on ressent quand on revoit en version originale un film que l’on a vu doublé et dans une version courte (à la grande différence qu’ici, la nouvelle bande son est bien plus riche qu’une bande de doublage enregistrée à la va-vite !)

Dans le second, je savoure pleinement la nouvelle version d’un film que j’ai bien dû voir cinq ou six fois. Ca fait du bien d’entendre bruisser, rire, s’exclamer… de voir revivre ces images que j’avais presque cru « dépassées »… mais non. Elles pétaient encore le feu !

Les ciné concerts, une nouvelle approche de ces vieux films de répertoire ? Une manière interactive de vivre le cinéma ? En tous cas, une manière amusante de découvrir, ou de redécouvrir des films ! Du ludique : ça fait du bien en ces temps de sérieux ! On en redemande !

 

Caroline Adler »